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Les Grands-Prés de Rousseau

Clarens célébré par Jean-Jacques Rousseau

Par Philippe Roch

Les Grands-Prés constituent un rare témoignage qui subsiste du Clarens célébré par Jean-Jacques Rousseau dans son roman épistolaire « La Nouvelle Héloïse », un texte fondateur du romantisme qui a remporté un succès considérable déjà au XVIIIe siècle et qui a fait connaître Clarens dans le monde entier.

Montreux doit sa renommée romantique à Rousseau

Un grand nombre d’admirateurs de Rousseau sont passés par Clarens ou y ont séjourné. Dans sa lettre à Mme de Stein le philosophe allemand Johann Wolfgang von Goethe, décrivant son excursion sur la Riviera le 23 octobre 1779, écrivait «je ne pus retenir mes larmes en me trouvant vis-à-vis La Meillerie, la Dent de Charmant et tous les sites que Rousseau, toujours solitaire, a peuplé d’êtres sensibles.».

 Le poète anglais George Gordon Byron a lui aussi logé à Clarens du 25 juin au 18 septembre 1816. Dans son journal, il écrit: «Clarens, douce Clarens, berceau du vrai Amour! L’air qu’on y respire autour de tes vergers est le tendre souffle de ce dieu lui-même … Clarens, tes sentiers sont parcourus par des pas célestes, les pas de l’Amour immortel». Le grand écrivain russe Léon Tolstoï, qui disait avoir lu l’œuvre de Rousseau d’un bout à l’autre, fit un voyage sur les traces de Jean-Jacques. Il a résidé à Clarens de début avril au 18 mai 1857.

 Ces visiteurs passionnés ont engendré un tourisme dédié à la mémoire et à la célébration de Rousseau et de son œuvre. Voici ce qu’en dit la municipalité de Montreux sur son site: «Son roman épistolaire «La Nouvelle Héloïse» au ton si neuf, qui a pour cadre Montreux-Clarens, s’illustra par un succès européen. Rousseau engagea ses lecteurs à découvrir de leurs propres yeux les paysages et les bosquets où s’étaient aimés Julie et St-Preux, sans pour autant situer précisément les lieux. Montreux lui doit sa renommée romantique».

Stopper le bétonnage de Clarens

Clarens a été bien endommagé depuis l’époque de Rousseau, comme l’écrivait David Wagnières dans Le Temps le 18 août 2011: «C’est en bonne partie à La Nouvelle Héloïse qu’on doit la découverte de la Riviera lémanique par les touristes anglais. Lesquels en amenèrent d’autres, entraînant peu à peu le fantastique développement immobilier de la région. Devenu une quasi-banlieue de Montreux, le Clarens d’aujourd’hui a attiré tant de candidats aux bonheurs champêtres et lacustres, qu’il se retrouve bardé de villas luxueuses, borné d’immeubles en bord de lac, quadrillé de haies et de grilles chargées de délimiter autant d’«Elysées» désormais privatifs et placés, avertit-on le visiteur à grands coups de pancartes, sous la surveillance vigilante de Protectas, SL Sécurité ou Romande Energie.»

Les Grands-Prés de Rousseau et le jardin de Julie

Les Grands-Prés sont environnés de la mémoire de Jean-Jacques avec l’avenue Jean-Jacques Rousseau, l’avenue des Bosquets-de-Julie, le chemin de Madame-de-Warens et le chemin de la Nouvelle-Héloïse. La meilleure chose à faire pour honorer la mémoire de la Nouvelle Héloïse, qui a tant marqué la région et lui a donné sa renommée mondiale, serait d’aménager Les Grands-Prés en parc pour offrir à la population un bain de Nature inspirant et bienfaisant.

Image : Visualisation des Grands-Prés de Rousseau.