La biodiversité des Grands-Prés
L’espace actuel où se trouve le site des Grands-Prés regorge de vie pour les animaux. C’est une zone de repos, de vie et de repli pour une ribambelle d’espèces.
Toutefois, le projet de quartier « alimenté à 100% en énergies renouvelables » met en péril la survie et la tranquillité de ces différentes espèces, détruisant intégralement leur espace. Au lieu de trouver une solution pour valoriser ce parc, pour créer un lieu de rencontre entre l’Homme et la Nature, il est choisi de bétonner encore un peu plus ce qui devient de plus en plus rare dans nos villes : des espaces verts.
Une châtaigneraie à proximité
Une châtaigneraie est une plantation de châtaigniers qui crée un espace de récoltes et de cultures des châtaignes. On les dénomme également selves.
Ces châtaigneraies étaient très courantes à l’époque. Elles constituaient, parfois, la principale source de nourriture de la population. La culture de cet arbre a majoritairement cessé au cours du 20e siècle. Ces magnifiques espaces qui, auparavant, dessinaient le paysage suisse sont tombées dans l’oubli, emportant avec elles nos espaces de verdure et des lieux de vie pour la biodiversité.
Les Châtaigneraies de la Riviera :
Source de paix et de vie - le récit de Pro Natura Vaud
Voici ce qu’écrivaient en 2007 Michel Bongard secrétaire général de Pro Natura Vaud et Anne-Claude Plumettaz, membre du Comité cantonal de Pro Natura Vaud, il y a quinze ans :
« Tout en douceur de la Riviera, entre Vevey et La Tour-de-Peilz, révèle à l’observateur attentif quelques trésors cachés issus des usages agricoles des siècles passés. De petites collines modulent le paysage jusqu’à Clarens, en aval de l’autoroute du Léman. Points de repères bien visibles, ces monticules sont souvent boisés et abritent encore quelques majestueux châtaigniers. Originaire du Proche-Orient et largement introduit en Europe méridionale par les Romaines, le châtaignier fut planté et soigné pendant plus de vingt siècles. Sur les collines tempérées du coteau de la Riviera, les anciens y avaient reconnu des conditions favorables pour sa culture. Quelques-uns de ces sites surélevés sont occupés par de riches demeures. Bien des habitations ont été construites alentour, résultat de l’étalement urbain de la Riviera. Bientôt, cette vaste zone verte et agricole, qui séparait villages et bourgs, sera entièrement engloutie par une nouvelle banlieue. Lentement mais sûrement, les châtaigniers, témoins de l’agriculture des siècles passés, disparaissent, oubliés des habitants de cette région résolument tournée vers son développement en grande agglomération. Dans les zones récemment bâties, rares sont les nouveaux habitants qui font planter des châtaigniers dans leurs propriétés fraîchement aménagées alors que les conditions sont pourtant idéales. Les gazons, les thuyas, lauriers-cerises et autres arbustes exotiques sont désormais rois. »
Aujourd’hui, avons-nous exercé un tournant? Toujours pas. Il semble que la promotion immobilière soit toujours plus précieuse que nos arbres centenaires. Il semblerait que les châtaigneraies disparaissent toujours, laissant derrière elles le souvenir d’un passé oublié. Les animaux et oiseaux doivent sans cesse déménager, trouver d’autres coins de tranquillité, et voilà qu’encore une fois, ils se retrouvent menacés.
La réserve naturelle du Mont-de-Burier :
Vestige conservé et entretenu des châtaigneraies de la Riviera
La Châtaigneraie de Mont-de-Burier est celle qui se trouve à proximité des Grands-Prés. Elle a été léguée à Pro Natura in 1955 par la famille de feu Emond Trauppel.
In 2007, nous pouvions lire dans la revue La Nature Vaudoise de Pro Natura que la châtaigneraie était « désormais pratiquement noyée dans une zone résidentielle » et qu’elle était devenue un « îlot de verdure ». Cela fait bientôt dix ans et c’est toujours le cas. Entourée des Grands-Prés, cette châtaigneraie constitue un coin de paradis au milieu des bâtiments, du bruit de la circulation et du béton.
Avec les années, ce qui était un verger s’est transformé en un joyeux mélange d’arbres feuillus, de frênes, de bouleaux, de noisetiers et de ronces. Ce résultat offre un abri pour les oiseaux et les petits mammifères.
Il faut évidemment rappeler qu’un tel verger et devenu très rare sur la Riviera. Le territoire est petit à petit grignoté par des immeubles, laissant de moins en moins de place à la nature et aux animaux. Ces derniers doivent sans cesse se retrancher toujours plus loin, dans des espaces toujours plus restreints.
Mais, en prenant soin de la nature et en l’aménageant, on peut créer des lieux idylliques où cohabitent Hommes et animaux, tout en préservant notre patrimoine.
C’est ce qu’a fait Pro Natura Vaud en 2006, lorsqu’elle a entamé les travaux de restauration de la châtaigneraie du Mont-de-Burier, en collaboration avec les forestiers de la commune de Montreux. «Désormais, la réserve est gérée de manière à atteindre deux objectifs prioritaires : d’une part, constituer une vraie châtaigneraie cultivée au centre de la réserve et d’autre part maintenir dans quelques secteurs les arbres et le sous-bois thermophiles caractéristiques de la chênaie à charme péri-lémanique».
Les vieux arbres sont maintenus dans la mesure du possible pour servir d’abri à toute la petite faune d’invertébrés et aux oiseaux cavernicoles.
Aujourd’hui, la récolte de châtaignes récompense l’effort des bénévoles qui entretiennent la réserve!
Source Pro Natura Vaud – La Nature Vaudoise (2007):